19 mars 2012

12 mars 2012 : Plateau des Tourbières

L’île est classée Réserve Naturelle depuis quelques années. Une des raisons expliquant ce statut est qu’elle héberge l’une des espèces d’oiseaux les plus rares de la planète, l’albatros d’Amsterdam. Rare en effet parce qu’il n’existe au maximum que 200 individus, qui se reproduise uniquement sur l’île, et plus précisément au plateau des Tourbières, au nord ouest du volcan. L’accès au plateau est réglementé. Nous ne pouvons y accéder que pour des études ornithologiques, et il est de mise de porter des vêtements propres, totalement vierges de tout élément provenant de l’extérieur, afin de ne pas risquer une contamination des oiseaux, qui signifierait leur extinction. Ces oiseaux ont failli disparaître il y a quelques dizaines d’années, en raison des incendies qui ont ravagé l’île à plusieurs reprises, mais également des vaches qui ont longtemps piétiné leur territoire. Heureusement, avec les réglementations misent en œuvre ces derniers temps, cette population s'agrandi et se développe à nouveau.
C’est donc dans ce contexte que nous nous sommes rendu sur le plateau, afin de réaliser, comme chaque année, un recensement des individus. Ce fut un travail fastidieux. Vêtu de nos cirés de marin, « propre » mais pas respirant pour un sou, ainsi que de nos bottes et raquettes à neiges (afin de ne pas trop abîmer les fragiles mousses de cette toubière),  nous avons arpenté une bonne parti du plateau, également espacé les uns des autres, et chacun muni d’une radio. Dès que l’on apercevait un oiseau sur nid, nous contactions l’ornitho afin qu’il vient identifier la bague de l’oiseau.
La cerise sur le gâteau fut le re-baguage d’un individu. Ces oiseaux n’étant pas farouche pour la bonne raison qu’ils n’ont pas de prédateurs, il est possible de s’en approcher de très près. Il faut néanmoins prendre ses précautions, l’animal est tout de même de taille (vous en jugerez d’après les photos), et son bec est long et puissant. Néanmoins, vivant 95% de son temps en mer, il est relativement « pateau » sur terre. C’est ainsi que Jerem, s’approchant délicatement, a attraper rapidement le bec de l’oiseau afin de l’immobiliser. Il me l’a ensuite passé afin que je le tienne durant le baguage. Cet immense oiseau fait la taille d’une grosse dinde, à la différence près qu’il vole !! C’est impressionnant. Quelques minutes plus tard l’oiseau était relâché et avait pris son envole, quelques minutes après lesquels on le regarde décoller l’air tout ébahi. Mais c’est en rentrant sur base, que le choc fut encore plus violent. Après consultation de la base de donnés des albas, il s’est avéré que l’ancienne bague que nous avons retiré avait été posé en 1986, alors que l’oiseau était déjà adulte. C’est-à-dire qu’il avait au minimum 36 ans !!! Mais peut-être 50 ou 60, vu son plumage. Je dois admettre que l’on se sent vraiment petit après avoir croisé un piaf deux fois plus vieux que soit.
Une très belle manip en tout cas, qui restera gravé sûrement pendant longtemps.


Couple d'Albatros d'Ams proche du mont  Fernand

Jerem en pleine obs'

Alba sur nid

Jeune albatros
Le bobsleigh de pierre

1 commentaire:

Lucie a dit…

Belle bestiole en effet!!