21 mars 2012

13-14 mars 2012 : « L’Albatros »

Et oui je vais encore vous parler d’Albatros, mais pas d’oiseau ?!?!
L’ « Albatros » est en effet un patrouilleur de la Marine Nationale. Il est passé au large de l’île, et a mouillé devant la base le 13 au matin. Planning de l’opération portuaire, descente de marins sur l’île pour la journée et visite du bateau pour nous, hivernants. Autant vous dire que l’on attendait çà avec impatience !
Oui mais voilà, nous sommes sur une île, et qui plus est sur Amsterdam, et dès qu’il s’agit de débarquement, rien ne se passe jamais comme prévu ! Laissez moi vous contez cette tragédie, qu’il serait d’ailleurs plus approprié de qualifier de comédie.
Le patrouilleur est un petit bateau, il n’est donc pas équipé d’hélicoptère, seulement de quelques zodiacs. 10h, le premier « zod » s’élance du bateau. La houle est importante, l’approche délicate. 10h30, le médecin du bateau ainsi que deux parachutistes de l’armée de terre ont pu débarquer, mais le « zod » a percé contre l’échelle. Il rentre d’urgence au bateau. Ce que je n’ai pas spécifié, c’est que nous avions sur base un marin de l’Austral. Une personne qu’il était urgent de rapatrier sur la Réunion. Voilà pourquoi le médecin du bateau a débarqué en premier. 14h nouvelle tentative, nouveau « zod ». Il amène le « pacha », le commandant de l’ « Albatros », ainsi que deux marins et un plongeur. A ce moment, nous espérions encore pouvoir monter à bord du navire, tout en sachant que les chances étaient minces. 14h30, le « pacha » monte à l’échelle. 14h32, une vague plus grosse que les autres déferle, emmenant avec elle l’embarcation, avant de s’écrouler contre les rochers. Le plongeur a eu le réflexe de sauter à l’eau, les deux marins sont restés accroché à leur zodiac. Part on ne sait quel miracle, personne n’a rien, tout le monde est repêché. Branle-bas de combat, toute la base se retrouve sur la cale pour sortir le « zod » de l’eau. Une bonne heure plus tard, tout le matériel est au sec. La pression retombe, la nuit aussi. Le « pacha » et le médecin doivent retourner sur leur navire. Ils enfileront finalement une combinaison de survie et se jetteront à l’eau, récupéré par un zodiac (l’avant dernier des quatre) au large. Les marins, et les deux « para » passeront la nuit sur base, et seront récupérés de la même manière le lendemain matin. L’Albatros appareillera en début d’après-midi.
Plus de peur que de mal. La Marine Nationale se souviendra sûrement pendant longtemps de notre petit bout de caillou. Et nous, à nouveau délaissé à notre routine, nous regretterons de ne pas avoir pu monté à bord, mais intérieurement, nous bénirons ces deux jours pleins de rebondissements.

Le patrouilleur Albatros


Au petit matin sur la cale

La cale et l'Albatros

Évacuation du malade

Nouvelle technique pour partir d'Amsterdam

3 commentaires:

guitou a dit…

hé bien! c'est vrai que ce ne sont pas des choses qui arrivent tous les jours, que ce soit depuis ma chaise de nureau ou ton ile...

Bonne continuation.

yoann a dit…

Excellent!! il vous manquait plus qu'un petit départ de feu sur la base (avec des fusée de détresse envoyé d'un bateau s'en allant par exemple) et ca aurait été la totale !!!

Anonyme a dit…

J'ai participé en 89 à la construction de la cale. Les palplanches ont été plantées dans le fond marin et deux cents bétonnières ont été utilisées pour recouvrir ce qui n'était qu'un bloc inégal de lave.
Heureux de voir que cette construction a résisté aux tempêtes
J-Luc GP AMS89
PS Un rocher gravé 40°mission est fixé à l'entrée.