Mission et formation

Descriptif de ma mission sur l'île et des formations suivies

Je vais partir sur l'île en tant que VSC (Volontaire du Service Civil). Je serais donc embauché par l'IPEV (Institut Polaire Paul Emile Victor), afin de mener à bien une campagne scientifique sur un programme de recherche donné, pour une durée d'un an.

En collaboration permanente avec un autre volontaire chimiste, Erwan, nous sommes actuellement formé durant deux mois avant notre départ, afin que nous puissions être autonome sur l'île. Là-bas, notre travail se répartira sur plusieurs programmes de recherche bien distincts :

AEROTRACE
Le premier, et le plus conséquent, s'intitule AEROTRACE. Mené par le LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement), ce programme consiste à suivre dans le temps et dans divers régions du monde l'évolution des concentrations des divers aérosols présents dans la troposphère. Ces aérosols, particules solides ou liquides présentes dans notre atmosphère et issues de sources naturelles ou anthropiques (combustion,...) , jouent un rôle majeur dans la composition de l'atmosphère (notamment des nuages) et donc de notre climat. L'île d'Amsterdam étant l'une des terre la plus éloignée de tout continent, il est intéressant de faire ce genre de mesures dans cette zone "non polluée".
D'un point de vue plus pratique, nous devrons gérer des filtres contre lesquels nous collecterons, de manière régulière, les aérosols présents dans l'air, et nous mesurerons de manière continue le monoxyde de carbone (CO), l'ozone (O3) ainsi que le dimethylsulfide (DMS). Toutes ses mesures se faisant à Pointe Bénédicte (surnommé Point B), à deux kilomètres de la base, pour que les mesures ne soient pas faussées par les activités humaines (vous l'aurez compris nous allons devoir randonnée pédestrement tous les jours pour faire notre travail !!!)

Molécule de dimethylsulfide
Pointe B

AERONET

Le second est en lien avec la NASA. S'intitulant AERONET, pour AEROsol RObotic NETwork, il consiste à mesurer continuellement le rayonnement solaire afin de mesurer la quantité d'aérosols se trouvant entre nous et le soleil. Pour cela on utilise un petit appareil appellé photomètre. A première vu on croirait à une pièce d'artillerie automatisée, alors qu'il ne s'agit en fait que d'un capteur de limière qui suit la course de notre étoile. Ces mesures, s'intègrant dans un large réseau recouvrant l'ensemble du globe, est financé par la NASA, et gérer en France par le LOA (Laboratoire d'Optique Atmosphérique).

Photomètre visant le soleil
GMOstral

Le dernier s'intitule GMOstral. Ce programme découle d'une étude européenne, nommée GMOS, ayant pour but de quantifier et d'observer l'évolution des concentrations de mercure dans l'atmosphère. Le mercure, puissant neurotoxique, est en augmentation constant dans l'air. Même si la concentration atmosphérique de quelques nanogrammes par mètre cube (soit 0,000000001g dans un cube d'un mètre de côté) peut paraître dérisoire, elle le devient beaucoup moins lorsque l'on prend en compte l'effet de la chaîne alimentaire. En effet, si une algue absorbe quelques nanogrammes (10^9) de mercure, le poisson qui les mange en accumulera quelques microgrammes (10^6), et l'homme qui mange ces mêmes poissons, quelques  milligrammes (10^3) ! Sachant que le mercure n'est pas résorbé par les organismes, il s'accumule au fur et à mesure des années, et les conséquences peuvent être grave, comme à Minamata durant le 20eme siècle.
Une autre partie de notre travail sur l'île consistera donc à mettre en place et suivre une chaîne de mesures du mercure atmosphérique. Cette appareil devra mesurer des concentrations allant jusqu'au pg/m3, ce qui demandera une propreté et une méticulosité accrues. Un beau défi pour nous et surtout pour le LGGE (Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement) qui gère ce projet.

Voici quelques schéma et photos du dispositif :