26 novembre 2012

26 novembre 2012 : Retour à la "vraie vie"

La crise étant passée, la logistique pour transporter vivres et personnels se remet en place. Tout d'abord, un câblier de France Télécom est venu de CapTown pour récupérer tous les passagers du Marion qui n'étaient pas là pour hiverner : touristes, scientifiques en campagne d'été, personnel de l'IPEV, une partie de l'équipage du Marion. Les futurs hivernants (de Kerguelen et Amsterdam) sont pour le moment toujours en « résidence » à Crozet. Le Marion Dufresne quant à lui est actuellement escorté jusqu'à la ville du Cap pour être mis en cale sèche aux alentours du 7 décembre afin de réaliser les réparations nécessaires. 
Concernant l'acheminement de nos successeurs et notre retour sur la Réunion, deux bateaux ont été affrétés pour l'occasion : l'Osiris, un navire de surveillance des pêches appartenant à l'association des pêcheurs Réunionnais, et la Curieuse, un petit navire généralement utiliser pour les manips longues distances dans les îles Kerguelen. L'Osiris pourra prendre vingt passagers à son bord, la Curieuse cinq ou six. L'Osiris est annoncé pour le 2 décembre à Crozet, il devrait être aux alentours du 15 décembre à AMS. Remontant à la Réunion, il emmènera ceux qui veulent rentrer. Un seul souci dans cette histoire, c'est que le bateau ne s'arrêtera pas longtemps sur l'île, alors que nous aurions dû avoir trois semaines entre OP3 et OP4 pour former nos successeurs aux instruments qu'ils devront utiliser tout au long de l'année. Sans cette passation, il est probable que certaines données scientifiques ne soient plus relevées correctement. Personnes cependant ne nous oblige à rester, c'est à nous de choisir entre notre envie de rentrer, nos contraintes personnelles et notre conscience professionnel.le. Après avoir pesé le pour et le contre, j'ai choisi de rentrer avec ce premier bateau, alors qu'Erwan, mon binôme, assurera la passation jusqu'au début du mois de janvier.

Je serais donc peut-être en France pour Noël, en tout cas je serais certainement rentré avant la fin de l'année.

La fin est proche, alors que l'on est partagé entre l'envie de rentrer après un an d'isolement qui finit par paraître long sous certains aspects, et  l'envie de profiter jusqu'au bout de cette aventure, pour ne rien regretter et pour finir de réaliser tous les petits projets qu'il nous reste encore.

15 novembre 2012

15 novembre 2012 : Nouvelle inattendue !!


Nous ne sommes pas au club Med, et certains évènements nous le rappellent.

Le Marion Dufresne a heurté hier un haut fond au environ de 8h (heure locale) aux abords de Crozet. L’incident n’a fait heureusement aucun blessé, mais les dégâts matériels sont conséquents (une brèche de douze mètres dans la coque), sans parler de l’impact logistique que cela va produire sur les différents districts. Après analyse, le Marion est officiellement hors d’état de continuer sa rotation. Les passagers ont donc été débarqués sur la base Alfred Faure à Crozet en attente d’un bateau pour les rapatrier sur le continent. Pour ce qui est du Marion, il sera lui rapatrié sur l’île Maurice pour être réparé.
Toute la logistique se voit donc chamboulée. L’OP3 en cours est bien évidemment annulée. Nous ne connaissons pas pour le moment la tournure que vont prendre les évènements. Nous sommes actuellement en standby concernant notre retour à la Réunion. Quoiqu’il en soit, pour des besoins évidents d’alimentation et de combustibles pour les générateurs électriques, un nouveau bateau devra être affrété prochainement pour assurer le soutien logistique.

Nous faisons donc l’inventaire des consommables vitaux pour connaitre notre autonomie et attendons d’en savoir plus sur la suite des évènements.

Bienvenue dans les Terres Australes !

10 novembre 2012

31 octobre - 04 novembre : Entrecasteaux, the last one !

Il fallait bien que cela arrive un jour, et çà s'est déroulé au début de ce mois de novembre, mon dernier séjour à Entrecasteaux !!
Nous y sommes allés à quatre, Steph (le nouveau chef garage), Mike (chef centrale), Jerem et moi. L'aller fut mouvementé. Steph a le vertige, et voilà trois jours qu'il ne dormait plus en pensant à la via-ferrata. Et effectivement, arrivé en haut, notre mécano n'en menait pas large. Quelques frissons et manip de corde plus tard, nous sommes néanmoins arrivés tranquillement à la cabane, juste à temps pour avoir le temps de s'installer et prendre l'apéro face au couché de soleil. Ces quatre jours étaient destinés au comptage des allers et venus des gorfoux sur la plage, ainsi que du dénombrement et numérotation des nids d'albatros fuligineux. Les gorfoux j'avais donné, les « fuli » pas encore. Ceux sont des oiseaux qui nichent dans des pentes relativement raides et qui ont ce cri donnant l'impression à chaque fois qu'on les égorge. Je n'en aurais malheureusement pas manipé, seul trou dans mon CV d'ornitho amstellodamois. 

Et puis ce séjour fut marqué comme à chaque fois par la vie en cabane, cette vie où l'on a le temps de prendre le temps, de discuter, de contempler. Ce fut aussi la manip où la tapette Bialès (pour ceux qui s'en souviennent) a fait ses deux premières (et probablement dernières) victimes. Quelques ingénieuses améliorations ont permis d'arriver à ce résultat concluant !

Après une trop courte soirée et quelques lignes dans le livre d'or de la cabane, arriva inévitablement le jour du départ. Ce matin où comme à chaque fois nous remettons la cabane en ordre avant de verrouiller la porte, et de nous engager sur le chemin du retour. Sauf que ce matin là je me retournais tous les cent mètres pour jeter un coup d'oeil derrière moi, essayant d'imprimer un maximum d'images dans ma mémoire.

Ce fut le premier jour d'une longue série qui durera jusqu'à la fin du mois de décembre, une longue série de « dernière fois » par laquelle il nous faudra immanquablement passer avant de quitter notre caillou. Donc voilà, nous commençons à avoir un pied dehors, alors que ce soir (8 novembre), nos successeurs prennent l'avion à Paris. Il fallait bien que çà arrive un jour...

Jeune gorfou qui revient sur son lieu de naissance

Albatros fuligineux à dos sombre couvant son oeuf.

Albatros fuligineux, où simplement "fuli" dans le jargon

Albatros à Bec Jaune à l'atterrissage

Convoi de gorfoux sortant de l'eau sous l'arche d'un arc en ciel.

Les mâles otaries sont de retour, chaud devant !! 
 

Les mâles se reposent alors que les gorfoux ne cesse de faire des aller-retours

Gorfou prenant la mer (enfin là c'est plutôt elle qui va le prendre !)
 
La cabane

L'intérieur de l'hôtel cinq étoiles

Il serait judicieux de rappeller que la mer n'est pas une poubelle. Voici ce que l'on a ramssé en nous baladant le long de la plage !!!!!

La tapette Bialès, piège mortellement mortel !!!

En haut de la main courante permettant d'accéder à la côte, 700m plus bas.


08 novembre 2012

27-29 octobre : Tour de l'île

Et bien voilà, après le long hiver dénué d'activité, les affaires reprennent et s'en suit un bon retard dans l'actualisation de ce blog.

Parmi les dernières activités en date, nous avons fait le tour de l'île en trois jours, l'occasion de prendre notre temps et de redécouvrir plus calmement des endroits où l'on ne fait que passer habituellement. Nous avons donc parcouru la Pointe de la Recherche (du nom du bateau qui y a fait naufrage), puis remonté toute la côte Est au-dessus des falaises de la Perles. Le bivouac a été installé en haut des falaises d'Entrecasteaux. La vue est impressionnante à cette hauteur, mais les conditions climatiques également. Les nuages accrochent et le vent forci sur ce plateau d'altitude. La soirée a donc été plutôt courte  (elle a surtout durée à cause de ce satané réchaud qui chauffait plus les oiseaux que la gamelle !). Nous avons passé la nuit à la belle, ce qui nous a permis d'économiser le poids de la tente. Economie judicieuse puisque la pluie a fait son apparition au petit matin, une sensation toujours aussi agréable. Le petit déjeuné s'est évidemment résumé à quelques gâteaux avant que nous ne descendions jusqu'à la Pointe de Del Cano à marche forcé pour retrouver le beau temps de la côte. Rapidement arrivé à midi, il nous restait toute une demi-journée pour nous pavaner au soleil et faire le tour des ravines surplombant la cabane. Nous avons construit le soir venu un abri avec une bâche et deux vieux arceaux. Un campement de fortune que quelques bougies sont venues égailler. Bien évidemment cette fois-ci il n'a pas plu ! Le retour sur base c'est fait en 4h, au lieu des 6 habituels, nous n'avons pas trainé en chemin. Voici quelques belles photos de cette sortie.

Notre petite soeur, Saint Paul.

En haut des roches des Trois Demoiselles (Hughes)

Petite surprise pour le prochain pilote qui viendra ravitailler Del Cano (Erwan)

Photo de groupe (Hughes)

ClodoLand, notre campement de luxe.