Début mars, nouvelle OP. Celle-ci
a de particulier que c’est la dernière OP avant les 5 mois d’hivernage et
d’isolement, cela signifiant que des quantités importantes de nourritures et de
matériels doivent être débarquées. Le Marion est arrivé le 4 en début
d’après-midi. Lors d’une OP, le principe est de ne pas perdre de temps, la
météo pouvant être capricieuse lorsqu’elle s’en mêle, il ne faut laisser passer
aucun créneau. C’est ainsi que les rotations hélico ont débutées dans la foulé.
Toute l’après-midi ce fut des allers et retours d’hélicoptère pour déposer des
caisses de légumes frais, surgelés, conserves, d’eau, de matériels
scientifiques, j’en passe et des meilleurs. Du point de vue de la base, et
notamment de la DZ, il faut s’imaginer que l’hélico dépose sa charge et qu’il
faut rapidement défaire le crochet pour que celui-ci puisse repartir au bateau.
Pendant ce temps, un engin muni d’une fourche doit évacuer la charge de la DZ
rapidement parce que généralement on entend déjà l’hélico revenir au loin. Une
course contre la montre qui dura jusqu’à la nuit. Un important boulot qui ne
fut nullement regretté puisque les deux jours qui suivirent nous apportèrent de
la pluie et du vent, deux jours d’inactivité quasi-totale. Ce fut également
deux jours de stress pour le responsable de l’OP, le responsable logistique du
bateau, l’OPEA. C’est lui qui dirige et qui fixe l’ensemble du planning des
débarquements et embarquements, et c’est son rôle de livrer le nécessaire à
chaque base. Ce que je n’ai pas spécifié, c’est que lors de cette OP, une
nouvelle grue (une PPM), devait nous être livrée. Sauf que ce type d’engin là,
c’est une quinzaine de tonnes avec un châssis de neuf tonnes une fois démonté. Un
débarquement à faire par la mer un jour calme. C’est ainsi que le troisième et
dernier jour, entre deux accalmies, bien que plus personne ne pensait que se
soit possible, l’opération fut tout de même tentée. Une opération périlleuse
puisse que la mer sait réserver des surprises, nous nous souviendrons de
l’épisode de l’Albatros. Mais c’est finalement avec succès que l’ensemble
châssis, essieux, bras de levage fut livré à bon port. Il ne restait plus qu’à
tirer la manche à gazole afin de remplir les cuves de la base. Ce fut fait
quelques heures plus tard.
En dehors du côté opérationnel, ce
fut aussi le débarquement d’inter-districts, de scientifiques, et de touristes.
Tout un monde qu’il a fallu loger, nourrir et accompagner pour diverses visites
aux alentours de la base pendant ces trois jours. Comme à chaque fois, on
ressent la satisfaction d’être en contact avec le monde extérieur, mais on
ressent surtout l’oppression d’intrus qui prennent leurs quartiers chez nous.
Je ne parlerais que rapidement des personnes qui nous ont quitté, sans
m’étendre sur la désagréable sensation que l’on ressent en laissant partir plusieurs
d’entre nous. Ainsi nos deux cuistos, Steve et Michel et nos deux ouvriers
polyvalents, Rico et JP, s’en sont retournés à la « vraie vie ». En
contre partie nous avons accueilli Dominique et Josian pour la cuisine ainsi
qu’Henry et PP pour s’occuper des installations. Hughes, nous a également
rejoint afin d’étudier la flore de l’île pour le compte de la réserve
naturelle.
L’équipe d’hivernage est à
présent au complet, nous sommes parti pour 5 mois sur notre petit caillou.
(J’allais oublié : l’OP çà a
surtout été pour nous la surprise de découvrir tous les colis qui nous étaient
destinés. C’était Noël en plein mois d’avril. Un énorme merci à toutes les
personnes qui ont pensé à nous !)
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Hélico arrivant sur la DZ |
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Dernière rotation avant la nuit (lolo) |
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Le Marion venant de sorti sa "portière" |
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Le châssis arrivant sur la cale |
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Jojo (Joëlle), notre bib de l'extrème |
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Le Marion devant la base |
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Toute l'équipe des "Réu" (ouvriers polyvalents, marin, ...) |
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Hughes, le botaniste de la "ResNat" |
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Seule poste au monde ou l'on vient avec sa brouette |