07 janvier 2012

26-29 décembre : Manip Entrecasteaux


 
Entrecasteaux, un nom qui résonne fort dans le petit monde des TAAF. Certains disent que c’est l’endroit le plus joli, je ne saurais dire par manque d’éléments de comparaison, mais c’est beau, franchement beau. L’accès y est limité, alors quand on a un ticket pour y passé trois jours, on hésite pas.
Tout commence à 7h du matin lorsque l’on part de la base. C’est parti pour 4-5 bonnes heures de marche. Il faut monter jusqu’à la Caldéra, l’antre du cratère, contourner le cratère par les crêtes, et là on prend çà dose de vent dans le nez. A ce moment nous venons de prendre 700m de dénivelé. S’en suit le passage sur les caillebotis, structure en bois mis en place pour ne pas endommager les fragiles mousses qui tapissent le sol, pour finalement déboucher au Pignon, point de vue imprenable au-dessus des falaises d’Entrecasteaux, 700m au dessus du niveau de la mer. Tout en bas, au bord de l’eau, on distingue la cabane, tout petit point au milieu de cette immensité. Il ne reste plus qu’à descendre. Après avoir perdu une bonne centaine de mètres à pieds, jusqu’à « la salle à manger », on s’engage sur une main courante, parce que la pente se raidi, puis finalement, en bas de la ravine, dans une via ferrata, nous permettant de perdre les cent derniers mètres. Un peu de grimpette, de verticalité, une sensation que j’ai été heureux de retrouver. Il faut ensuite longer la côte, pour finalement arriver à la cabane. Devant, le grand large, immense et infini, derrière les 700m de falaise. C’est un petit bout du monde, perdu au milieu des colonies d’albatros à bec jaune, au pied de la cathédrale, ce rocher si caractéristique, un petit paradis. La cabane est équipée tout confort, panneau solaire, récupération des eaux de pluies,…rien ne manque.
Itinéraire Entrecasteaux

Après une bonne nuit bien méritée, nous sommes levé à 6h pour la première manip, les prises de sang sur les poussins d’albatros à bec jaunes. Les  « becs jaunes » nichent sur des pentes de sirpes relativement raides. Pour atteindre la colonie, il faut donc commencer par crapahuter.  Une fois arrivée, il faut un petit moment pour réaliser où l’on est : 100m au-dessus de la mer, vue plongeante sur la côte et la cabane, on est entouré de centaines oiseaux, majestueux, de plus de deux mètres d’envergue, qui s’envolent ou atterrissent sans arrêt, un espèce d’aéroport géant, où les avions s’encroiseraient au décollage comme à l’atterrissage, un spectacle dont on ne peut se lasser. Notre travail consistait donc à prendre un certain nombre de poussins dans leur nid, pour les mesurer et réaliser une prise de sang. Ces oiseaux n’ont pas de prédateurs, ils sont ainsi d’un calme absolu et se laisse faire de manière presque honteuse lorsqu’on attrape leur poussin bien au chaud sous leurs plumes. Le poussin lui se défend, menacé constamment par les skuas, c’est ainsi que l’on se retrouve avec une belle solution orange sur les genoux, mélange de petits calamars prè-digérés, que l’oisillon régurgite en plaquant du bec pour impressionner son adversaire. C’est petite boule de duvet blanc sont néanmoins adorables, et se fut un plaisir de les tenir dans le creux de mes mains.
Le lendemain on s’est occupé des gorfous. Le but de la manœuvre, leur coller un équipement, nommé vulgairement GLS, sur le dos, permettant ainsi de connaître leur déplacement en mer. Le gorfou est une proie en mer, notamment pour les orques, il est donc vif et méfiant. Bien que se déplaçant en sautant à pied joint à terre (ce qui est vraiment amusant à observer, surtout quant il se loupe en passant par-dessus un obstacle), il niche paradoxalement très hauts dans les sirpes. En attraper un est déjà un sport en soit. Petit, il se faufile parfaitement sous la végétation, ou il disparaît. Il a donc fallu user de techniques de rabattage « évoluées » pour les coincer. Une fois attrapée, un autre sport débute, le maintenir en place le temps de la pose et des mesures, sans se faire attraper par le bec, pas facile avec ce concentré de muscles sur patte !
Les soirées se passent autour d'un bon repas, d'un petit air de guitare et finalement d'un petit digestif, avec pour fond sonore le chahut des otaries, et la complète monotone de la mer. 
Au bout de trois jour il a fallu rentré, quitter ce lieu magique, auquel on s’attache plus rapidement qu’on ne le voudrait. Un grand merci à Jerem, Ben et JB pour m’avoir fait découvrir ce petit paradis, j’espère pouvoir y retourner rapidement. Je vous laisse admirer.


La cabane et la cathédrale vue de la colonie
Bec jaune sur son nid

Albatros fuligineux curieux, en vol stationnaire
Le "point de vue", toilettes les plus classe de la planète, animations 3D garantis




Au pied de la cathédrale

La côte d'Entrecasteaux, vue de la colonie de becs jaunes
Groupe de gorfous
Albatros à bec jaune et son petit
Cabane d'Entrecasteaux

3 commentaires:

Roma a dit…

Vraiment superbes les photos!!!!

Mari a dit…

j'suis d'accord avec Roma!!

Bastien a dit…

Dément !
Ya pas des loutres sur cette île ?