26 septembre 2012

11-13 septembre 2012 : OP2

On nous l'avait dit, nous savions à quoi nous attendre, mais nous nous sommes quand même fait surprendre !!
OP2 c'est l'OP qui fait mal. D'une part parce que nous retrouvons la civilisation, cette agitation permanente qui arrive sur base le temps de quelques rotations d'hélicoptère. Nous la souhaitions dans le fond, mais c'est étrange de devoir parler avec des personnes que l'on ne connaît pas, à qui il faut poser des questions, parfois sans intérêt, simplement pour alimenter la conversation. Il ne suffit plus de regarder l'autre dans les yeux et d'exploser de rire pour faire passer un message, là il faut s'investir, parler, expliquer.
Mais c'est surtout l'OP où les deux tiers de la base s'en vont. Durant toute la durée de l'hivernage, on côtoie ces hivernants, on s'engueule avec eux, on rigole, on danse jusqu'au petit matin. On a parfois l'impression de ne pas avoir d'affinité avec certains, on souhaite voir de nouvelles personnes avec l'hiver qui n'en fini pas. Une chose est sur cependant, on ne se rend absolument pas compte de tout ce que l'on construit, de ce petit monde que l'on bâti, où chacun à sa place. C'est au moment du départ que l'on prend conscience du vide qui se créer. Nous avons reculé le moment fatidique jusqu'au bout, nous dansions encore sur la DZ alors que les premières rotations d'hélico avait déjà commencées, et chantions à tue-tête ces chansons que l'on connaissait tous par coeur, comme les hymnes de notre mission, en lisant bien dans les yeux des « touristes » cette incompréhension face à cette élan de « folie ».
Même en en parlant durant des heures, je sais que je n'arriverais jamais à décrire ce sentiment, cette arrachement que l'on a tous ressenti au moment de ce dire au revoir. Je sais que dit ainsi on pourrait croire à une description puérile de la chose, mais il fallait voir les larmes couler des yeux de chacun, jeunes comme vieux, pour concevoir l'intensité du moment.
Les photos se sont faites rares, le coeur n'y était pas.
Nous tentons maintenant d'intégrer les nouveaux militaires, nous faisons des efforts pour tourner la page et changer nos habitudes profondément gravées. Mais nous savons pertinemment que rien ne sera plus jamais pareil.

Arrivée du premier hélico dans la brume matinale

Nos lettres et colis tant attendus

Le ravitaillement aussi tant attendu (vive les fruits frais !!!)

Un grand merci tout particulier à Abou pour sa bonne humeur intarissable, Danny, son compère, pour cette faculté hors norme à raconter des blagues absolument pas drôles, Yann pour toutes ses expressions « super green », Aurèl pour ces parties acharnées de morpions, PP l'embrouille pour sa réparti inégalable, Lolo, qui nous a quitté trop tôt, pour avoir été le meilleur des Géner que l'on aurait pu souhaiter, et tous les autres pour avoir fait de cette mission 63 une aventure humaine hors du commun. 

Vous nous manquez les gars !




2 commentaires:

Manu a dit…

Attends de voir le débarquement de la prochaine OP, ça va faire drôle aussi...

flav a dit…

c'est marrant, t'as tjs l'impression de passer pr un con qd tu décris des moments aussi intenses et extra-ordinaires...moi j'ai trouvé tes mots très justes!